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Les gros traders utilisent aussi l’analyse graphique basique…

Le graphique ci-dessous est tellement beau que je n’ai pas pu m’empêcher de vous faire un rapide article dessus.

Hormis le fait que je suis plutôt content de mon trade, qui a atteint son objectif hier, c’est un cas d’école sur l’importance des lignes de tendance.

Graphique en données 4 heures, 1250X630 pixels, cliquez dessus pour l’agrandir)

Je suis entré sur cassure d’une ligne de tendance haussière sur un graphique en 4 heures. En général, j’attends le pull back sur le point de cassure voir sur la ligne de tendance brisée (qui a eu d’ailleurs lieu), mais je craignais un décrochage violent du pétrole, sans me laisser l’occasion de rentrer sur un pull back qui ne serait jamais arrivé. Décrochage violent qui a d’ailleurs eu lieu, mais un peu plus tard.

Bref, j’avais un signal valable:

– divergence du prix et du RSI

– ligne de tendance haussière dans une tendance moyen terme plutôt baissière

– et bien sûr, cassure de cette dernière ligne, avec un dépassement du dernier plus bas

Je me suis bien sûr aussitôt fixé un stop loss (on ne sait jamais…) vers 88.50 $, que j’ai rapidement baissé sur le point d’entrée quand j’ai vu la violence du mouvement. Mon ordre profit se plaçait un peu au-dessus de plus bas de la semaine du 17 au 20 août, à 80.55 $, tout en me disant que, si près de la ligne de tendance moyen terme, je devrais peut-être le mettre plus bas, mais je pensais que les environs de 80 $ constituaient déjà une belle cible.

Enfin quoi qu’il en soit, ce trade, avec un ratio gain/risque de près de 1,7 (un peu faiblard, mais acceptable) s’est bien déroulé et c’est tout ce qui compte !

Par contre, le prix est aller toucher précisément la ligne de tendance haussière moyen terme que j’avais tracé sur le graphique quotidien, datant du 24 mai dernier.

Que puis-je en conclure, en tant qu’investisseur particulier ?

1- Les systèmes basés sur des indicateurs simples comme les lignes de tendances et les divergence RSI fonctionnent bien (bon d’accord, je devrais préciser « parfois », mais si on couple cela avec un money management efficace, c’est tout à fait rentable).

2 – Il ne faut jamais oublier les règles d’un bon money management

3 – Il n’y a pas que moi qui regarde les lignes de tendance. Ceux qui « font les prix » fixent également leur ordres en fonction de ces lignes. Ca tombe bien, j’aime que les grosses mains jouent dans le même sens que moi, c’est plus profitable que d’aller contre eux !

Bien sûr, je prenais ici l’exemple d’un trade réussi. Il y a parfois aussi des échecs, ne serait-ce que par qu’il y a des facteurs imprévisibles comme un haut responsable d’une banque centrale qui dit publiquement des choses qui vont impacter le marché ou bien des événements géopolitiques imprévus.

Bon week-end à tous, et n’oubliez pas que l’essentiel, c’est de suivre VOS RÈGLES !

 

 

 

Choisir ses indicateurs en trading

(source: AFP.com/Eric Piermont)

 

Ah les indicateurs… Il y en a pour tous les goûts. Des indicateurs linéaires, en histogrammes, en point, chiffrés, avec des couleurs, sur le graphique du cours, sous le graphique, sur le graphique, à côté du graphique, des indicateurs fixes, des indicateurs qui « repeignent » en fonction des cotations ultérieures, des indicateurs qui s’appliquent sur d’autres indicateurs…

En plus, on peut en programmer soi même sur la plupart des plate-formes de trading, pour peu qu’on ait envie d’apprendre un langage de programmation plus ou moins complexe !

Beaucoup de gens qui débutent en trading (surtout sur Forex, où la plate-forme MT4, très répandue, est un véritable paradis pour les indicateurs), recherchent l’indicateur ultime. Celui qui va prédire les cours, à coup sûr, on au moins la plupart du temps.

Si un tel indicateur existait, pensez-bien que tout le monde l’utiliserait pour gagner « à coup sûr » ! Et du coup, comme tout le monde « gagnerait », les cruelles lois mathématiques de l’offre et de la demande feront en sorte que plus personne ne gagne et l’indicateur sera à jeter avec les autres…

Mais alors pourquoi utiliser des indicateurs ?

Parce qu’ils… Je n’ose pas l’écrire tellement c’est évident !… Parce qu’ils indiquent des choses qu’on a du mal à voir autrement !

Attention, non pas qu’ils prédisent des cours. Non, ils nous montrent d’une autre manière ce qui apparait déjà sur un graphique.

Et oui. Le cerveau humain est ainsi fait. Il ne voit pas toujours clairement ce que ses yeux lui transmettent.

Pensez aux illusions d’optiques… Sur le premier dessin, vous croyez voir des points noirs ? Et bien, il n’y en a pas !

Et sur le deuxième dessin, le visage du vieil homme n’est qu’une création de votre esprit…

 

Bref, parfois il suffit d’aider un peu notre cerveau « à mieux voir », sans tomber dans le piège inverse, à savoir lui faire voir ce qui finalement n’est qu’une illusion.

Les indicateurs ne servent donc qu’à aider à voir ce qu’un graphique cache… D’ailleurs, un graphique est lui même déjà un indicateur des prix chiffrés. Il en existe d’ailleurs une grande variété (en ligne, en barres, en bougies, en Heiken Ashi, et j’en passe !)

Je considère que l’évolution des cours est déjà tellement complexe à interpréter qu’il faut utiliser les indicateurs les plus simples possibles. A commencer donc simplement par un graphique des prix.

Personnellement, j’utilise surtout trois indicateurs:

– un graphique en bougies japonaises

– une bande de Bollinger, réglée par défaut (20 périodes, écart-type de 2)

– un RSI (14)

En fait, pour être précis, je regarde avant tout les cours représentés par des bougies.

Le reste, je ne le regarde que pour confirmer des informations:

– divergence entre RSI et prix

– prix touchant les bandes de Bollinger

Bien sûr, je regarde aussi d’autres indicateurs à l’occasion, quand je veux voir quelque chose de particulier. L’OBV (sur les actions) pour repérer des divergences, le CCI (mon premier amour), le MACD et bien sûr les moyennes mobiles « classiques » (50 et 200 surtout)… Mais cela reste pour moi des outils complémentaires, notamment pour me fixer des objectifs de sortie (par exemple, un rebond sur une moyenne mobile est souvent une bonne cible…).  Je les utilise surtout quand je me sens d’humeur « analytique » (c’est à dire quand j’ai besoin de me fixer une hypothèse de travail dans un sens ou dans l’autre) ou quand je suis indécis sur une prise de position. Dans ce dernière cas, je fini généralement par ne rien faire vu que le simple fait d’être indécis prouve souvent que mon signal n’est pas très propre, et autant attendre tranquillement le suivant.

Bref, il ne faut JAMAIS oublier que les indicateurs ne font que représenter la courbe des prix, donc je pars toujours de cette dernière pour prendre une décision.

L’art de choisir (et de limiter) les indicateurs que l’on veut utiliser:

Pour moi, un indicateur doit m’aider à répondre à trois questions:

1 – est-ce que les cours ont connus récemment une variation « extrême » pouvant indiquer une correction ?

2 – est-ce que une tendance en cours est entrain de s’essouffler ?

3 – si nous sommes en tendance, est-ce que la correction actuelle est suffisamment importante pour reprendre une position dans le sens de la tendance ?

Les bandes de Bollinger aident à répondre aux questions 1 et 3.

Le RSI (et sa divergence éventuelle avec les prix) peut être une aide pour répondre à toutes ces questions.

Enfin, la forme et la couleur des bougies japonaises elles-mêmes nous donnent de précieuses indications quant au comportement prochain des prix.

Evidemment, de nombreux autres indicateurs peuvent nous renseigner sur les mêmes choses et c’est à chacun de trouver ce qu’il lui convient. Cependant, s’il est utile d’essayer de nombreux indicateurs pour trouver les siens, c’est une perte de temps à vouloir trouver l’indicateur « parfait ». Et souvent, les plus simples et les plus classiques fonctionnent très bien.

N’oubliez pas non plus qu’il faut toujours aller à la simplicité. Utiliser un indicateur qui donne la largeur de la bande de Bollinger ou la pente d’une moyenne mobile me parait inutile puisque il suffit de les regarder directement!

Si vous mettez dix indicateurs sur un graphique, vous finissez par ne plus voir les prix ! Or, les prix (d’achat et de vente) sont précisément ce qui va vous faire gagner ou perdre de l’argent !

De même, plutôt que de chercher à pousser toutes les interprétations possibles d’un indicateur, il vaut mieux se limiter à ses propriétés les plus évidentes et simples dans son trading. Par exemple, il existe de très nombreuses interprétations aux bougies japonaises. Personnellement, je ne regarde quasiment que la longueur (ou l’absence) des mèches et la taille des bougies et je laisse les motifs complexes à d’autres. De même, John Bollinger a certes écrit un ouvrage très intéressant sur le sujet, mais finalement ce qui m’intéresse surtout c’est de repérer la largeur relative des bandes et leur position par rapport au prix.

Il ne faut pas confondre analyse technique de base pour trading et analyse technique pour recherche en économie !

D’autre part, même s’il y a de nombreux points communs, chaque trader a un autre cerveau que son voisin. Nous ne percevons pas les choses exactement de la même manière. Certains seront à l’aise avec des indicateurs particuliers qui donneront mal au crâne à d’autres !

Vous devez découvrir votre fonctionnement et trouver les indicateurs qui vous sont les plus adaptés. Cela ne se fait pas en trois jours et il faut des années pour que votre cerveau puisse enregistrer les millions de motifs, de variations, qui apparaissent sur vos graphiques, de manière à pouvoir en tirer un système de trading efficace et gagnant.

Enfin, le fait que les traders pro (de banques, de hedge funds…) soient pratiquement tous des matheux de très haut niveau vient surtout du fait que la plupart d’entre eux ne tradent pas pour faire de l’argent avec leurs trades, mais tradent pour faire de l’argent avec l’argent de leur clients (par exemple, les traders qui gèrent un tracker short sur le CAC 40 doivent surtout à réussir à ce que le tracker qu’ils vendent à leurs clients respecte bien l’évolution inverse du CAC, malgré les contraintes comme l’interdiction de la vente à découvert de certaines actions, etc). Je ne parle pas de ceux qui gèrent les warrants et autres CDS ! Le tout avec des contraintes de porte-feuille, de gestion des risques corrélés à d’autres actifs de l’organisme pour lequel ils travaillent et de rentabilité que n’ont pas les particuliers.

Pourquoi vouloir travailler comme un professionnel qui n’a pas les mêmes contraintes ni les mêmes connaissances qu’un particulier ?

Bref, restez simples dans votre trading !

 

 

Pourquoi j’achète des actions de la Société Générale…

« Nationalisation », « faillite »… Voilà ce qu’on peut lire dans les forums boursiers.

C’est sûr, si mon PRU (prix de revient unitaire) de mes actions de la Société Générale était voisin de 30, après avoir accumulé patiemment pendant des années en y plaçant mes petites économies, je paniquerai sans doute aussi en me faisant des films catastrophiques…

Bon, ça tombe bien, je n’ai rien accumulé du tout pour le moment.

Il faut dire que les actions des sociétés financières, je les évite en général pour deux bonnes raisons:

Ces entreprises vivent à crédit. Tout est toujours basé sur un fort levier. Or, moi le levier, j’évite au maximum d’en abuser…

Estimer la valeur d’une banque est très difficile, puisqu’entre les actifs toxiques, les dérivés qui ne sont pas encore toxiques mais qui pourraient le devenir, tout ce qui circule dans les circuits du « shadow banking » et le fait que les pros de la magouille financières sont certainement les mieux placés pour faire apparaître dans leur bilan ce qu’ils veulent (enfin, dans une certaine mesure au moins), moi, petit particulier, je n’ai quasiment aucun moyen de tomber juste dans mes estimations et calculs.

Mais alors, pourquoi est-ce que je me lance là-dedans aujourd’hui ?

Parce que j’ai trois principes:

– « acheter au son du canon« , et là, c’est sûr, les canons résonnent tellement forts qu’on les entend même sur le mont Olympe…

– « acheter des valeurs massacrées par le marché, sous leur valeur intrinsèque« . Hum, difficile à dire puisque je ne peux savoir avec précision ce que vaut la Société Générale. Mais ce que je constate tout de même, c’est qu’il y a des agences un peu partout, qu’il y a des filiales un peu partout en Europe et que mine de rien, cette banque fait des bénéfices.

investir mes sous uniquement si je peux connaître mon risque et ma possibilité de gains à l’avance.

Je vais donc essayer de vous expliquer mon choix (qui, je le rappelle, n’engage que moi et mes sous, faites ce que vous voulez avec les vôtres mais prenez vos propres décisions), toujours dans un but pédagogique sur la manière de suivre une méthode plutôt que de conseiller telle ou telle valeur.

1. Se fixer des hypothèses

En gros, il y a trois grosses hypothèses à distinguer:

a) Rumeurs + spéculations excessives contre la Société Générale = prix actuel « trop bas ». La banque est certes exposée à la dette grecque, mais possède tout de même des atouts solides, à savoir des actifs bien plus importants que la dette grecque. Parallèlement, la Grèce fait défaut (mais le marché l’a déjà intégré plus ou moins dans les prix des actions bancaires) et l’Europe arrive à éviter, au moins quelques années, l’effet domino sur les PIIGS. Du coup, les actions des bancaires, et notamment de la Société Générale, vont remonter violemment.

b) Pas de chance. Rumeurs + spéculations + défaut de la Grèce + gros bordel politico-économique en Europe = dégringolade de la Société Générale, très bas. Allons-y dans le pessimisme, faillite ou nationalisation pour l’éviter ou tout autre magouille politico-financière qui fera que les actions vont frôler le zéro ou pas loin.

c) C’est le caca. La Société Générale tient le coup, tout comme le secteur bancaire européen, mais situation très tendue pendant des années. Les joyeux contribuables allemands, et français bien sûr aussi, paient une fois encore pour faire un massage cardiaque de plus au système financier. Ceci dit, entre taxes exceptionnelles et volonté politique réelle de museler les banques, les actions de la Société Générale baissent encore (jusqu’à 5 €), puis remontent péniblement à 10 €, et ainsi de suite pendant des années, avec l’espoir de revenir à des cours proches de 20 €.

d) Miracle ! On sauve la Grèce pour pas trop cher. On sauve les banques, et ça repart avec la croissance et tout ça. Le cours de la Société explose et frôle les 50 € d’ici quelques années, avant de se lancer à l’assaut des 100 €. Bon d’accord, je n’y crois pas trop. D’ailleurs, j’avais dit que je considérais 3 hypothèses majeures, et ça c’était la 4ème.

2. Repérer un secteur et une société présentant un potentiel intéressant

Si on part du principe que l’analyse financière sommaire que je suis capable de comprendre a un fond de vérité, la Société Générale est clairement sous-évaluée. Si on regarde notamment le « tangible book value per share », qui représente la valeur « réelle » de chaque action si on prend les actifs et si on y soustrait les dettes. C’est le prix que vaudrait une entreprise si on la vendait au prix des murs et de ses autres possessions (actions, fonds d’investissements, etc). Bien sûr, là-dedans n’apparaît ni les actifs toxiques cachés ni les actifs « sûrs » (comme les dettes souveraines) qui ne le sont plus vraiment. Mais même si on considère que la Société Générale ne valait que la moitié de cette valeur officielle, ça donne encore 27 € par action…

Source: http://markets.ft.com/research/Markets/Tearsheets/Financials?s=GLE:PAR

D’autre part, la crise grecque (et de la dette) que nous vivons actuellement n’empêchera pas que l’on aura toujours besoin de banques au quotidien. A moins bien sûr de parier sur la fin du monde ou une révolution communiste bien sûr (encore que, dans ce dernier cas, il y aura encore des banques voire des actionnaires, il n’y a qu’à regarder les banques chinoises pour s’en convaincre…Mais en y pensant bien, la Chine est-elle vraiment un pays communiste ?). Mais revenons à nos moutons…

3. Rechercher un rapport gain/risque intéressant

Ah oui, c’est en fait le nerf de la guerre. Les points 1 et 2 ne sont que des hypothèses et des données difficilement vérifiables. Par contre, savoir combien je peux perdre et combien je peux gagner, ça c’est du concret !

Un petit graphique s’impose. (graphique 1200X800 pixels. Cliquez dessus pour l’agrandir)

Si je prend en compte mes hypothèses les pires, mon stop loss est égal à 0. Autrement dit, mon stop loss, c’est la faillite de la Société Générale !

Prenons comme entrée une valeur de 17 € par action. On peut aussi penser qu’il y aura une chute prochainement, peut-être vers les plus bas et rentrer sur 15 € par exemple, ou même moins. N’oublions pas que nous sommes sur des données hebdomadaires et qu’il peut se passer beaucoup de choses d’ici la fin de l’année.

Je me fixe 3 niveaux de sorties: à 28 € (sous une résistance), à 39 € (au retracement de Fibonacci de 23%, si on considère bien sûr que le point bas était à 14 € et accessoirement au milieu du range datant de 2010) et à 58 € pour un objectif de long terme qui consiste à considérer que la situation économique et financière mondiale se soit assaini, au moins pendant quelques temps, avec bien sûr quelques années de dividendes entre temps…

La moyenne de ces objectifs est donc de 41,66 €, ce qui nous donne un rapport gain/risque de (41,66-17)/17 = 1,45. Ce qui est trop faible d’après mes critères habituels.

Je prend dois donc entrer plus bas. Prenons un prix de 15 € par action. Cela nous donne un rapport gain/risque moyen de (41,66-15)/15 = 1,77. Ce qui est encore un peu faible, mais il faut tenir compte du fait qu’il s’agit d’un objectif sur quelques années et que la Société Générale versera des dividendes entre temps (sauf bien sûr en cas de désastre).

Normalement, je ne prendrais pas ce trade, à cause d’un rapport inférieur à 2, mais n’oublions pas que j’ai choisi l’hypothèse d’un stop déclenché sur faillite totale, ce qui me semble tout de même un cas extrême et peu probable.

Cependant, quand on pense à d’autres cas (Fortis par exemple…), où la valeur a dégringolé jusqu’à 0,57 € (voir ici pour la petite et triste histoire de Fortis http://fr.wikipedia.org/wiki/Ageas ), cela n’est pas exclu même si en général, il reste toujours des miettes pour les malheureux actionnaires. Ce qui signifie que le « stop loss » sur une valeur de 0 est certainement exagéré, même s’il est proche d’une réalité possible…

4. Obtenir une confirmation de l’analyse technique

En données hebdomadaires, l’analyse technique ne me dit rien de spécial. Il n’y a que 3 indices pour un rebond:

– il y a une divergence du CCI (la petite barre verte juste sous les cours).

– le RSI(14) dans la zone de « survente ». Or, sur une durée hebdomadaire, cela signifie souvent un rebond prochain, au moins provisoire.

– nous sommes sur un support mensuel.

En données quotidiennes, c’est un peu mieux.

– divergence sur OBV, ce qui pour moi est un signe important : les acheteurs reprennent la main. Cependant, la divergence n’est pas très prononcée…

– petite divergence sur RSI, avec sortie de la zone de survente

– Rebond sur support mensuel

(graphique 1200X800 pixels. Cliquez dessus pour agrandir)

 

Cela me donne les paramètres d’un trade sur cette périodicité (avec une entrée sur 17,35 €):

– un stop loss sous les derniers plus bas (disons 14 €, 19,3% de pertes)

– une première cible sur 20 € (15% de gains)

– une seconde cible sur 28 € (61,4% de gains)

soit une cible moyenne de 24 € (38,3% de gains).

Cela nous donne un rapport gain risque de (24-17,35)/(17,35-14) = 1,99. Ce qui est correct.

5. Je fixe clairement les conditions de mon trade

J’ai donc le choix entre deux types de trades. L’un sur du moyen/long terme basé sur des données hebdomadaires et l’autre sur du court/moyen terme, basé sur des données quotidiennes.

On peut très choisir un des deux trades. Je déconseille les deux en même temps sur la même valeur, car d’une part cela devient peu clair au niveau des PRU qui se croisent, et d’autre part on se « surexpose » à la même valeur.

Dans les deux cas, il faut être clair avec soi en fixant d’emblée les stop loss et les ordres profits, sans plus y toucher par la suite ! Sauf éventuellement en remontant le stop loss à l’entrée lorsque la première cible est touchée…

Et ensuite, il faut attendre…

Conclusion

J’espère que vous l’aurez compris, cet article n’a ni pour but de vous donner le trade du siècle ni de me lancer dans des prévisions dans le but de montrer à quel point je suis balèze en analyse technique (si le trade est gagnant; et s’il est perdant, de toute manière vous l’aurez déjà oublié d’ici quelques jours, et je pourrais toujours dire, « pas de chance, mais ça arrive en trading ») et encore moins de vous convaincre que cette stratégie est meilleure qu’une autre.

Non, mon but c’est de vous (re)dire que ce qui compte, ce n’est pas la « rumeur » du moment ou le « feeling » que vous avez sur telle ou telle entreprise, non. Ce qui compte c’est que vous suiviez VOTRE plan de trading, en sachant à chaque instant ce que vous risquez et ce que vous pouvez gagner… Le tout sans états d’âme. Quel que soit le résultat d’un trade, on passe aussitôt au suivant.

Bons investissements !

 

PS: je répète encore ici que cet article n’engage que moi et ne constitue pas un conseil pour acheter des actions de la Société Générale. Souvenez vous que tous les investissements sont risqués…

 

Analyse long terme sur USD/CHF – Septembre 2011

 

Vous vous rappelez peut-être de la rapide analyse que j’avais faite au début de ce blog:

https://www.investisseur-particulier.fr/analyse-long-terme-sur-usdchf-fevrier-2011

Avec les derniers événements, je pense qu’il est temps de faire le point à nouveau. En plus, ça tombe bien, cela fait un semestre maintenant… Comme quoi, peut-être que toutes ces histoires de cycles économiques ont un peu de vérité en eux !

Mon trade initial, aux alentours de 0.95 CHF pour un USD est bien sûr parti dans le « mauvais sens ».

Cela arrive souvent quand on se lance dans des analyses d’ailleurs. A croire qu’il faudrait faire le contraire de ce que l’on pense. Mais du coup, on risque inconsciemment de penser le contraire du contraire. Vous voyez, il y a de quoi devenir fou, non ? Le plus simple, c’est de faire quelque chose de logique par rapport à ce que l’on pense, à savoir:

je pense que la paire USD/CHF va monter

je pense que, si ça trouve, elle va encore baisser

Ca c’est de l’analyse technique à la normande !

Donc, qu’est-il devenu de ce beau trade de février ?

Et bien la paire a plongé, plongé, plongé jusqu’à près de 0,70 !!!

Mais, je suis toujours dans le trade. Et oui. De l’inconscience ? Une peur de couper mes pertes ? Certainement pas.

Juste la stricte application d’un de mes systèmes de trading long terme dans lequel je n’utilise pas des stops, mais des hedges.

En gros le principe, c’est de se placer en un point stratégique de retournement, avec des possibilités de baisse « limitées » et au lieu de placer des stop fixes, on place des points de hedge dans le sens opposé.

Cela nécessite trois choses:

– utiliser un TRES faible levier (voir pas de levier du tout, voir moins. Dans mon cas, j’utilisais un « levier » 0,5), car il s’agit de long terme et, on ne sait jamais !

– se couvrir avec des hedges dans le sens opposé.

de la patience et un plan de trading mûrement réfléchi.

Du coup, j’ai pu gagner avec mes shorts dans la descente (un peu plus de 1000 pips, sur une descente de près de 2500 pips). C’est pas terrible, mais tout de même. Actuellement, je suis donc positif sur l’ensemble de mes trades et la position initiale, toujours ouverte.

De plus, il peut très bien y avoir un beau rebond encore ces prochains mois.

De point de vue fondamental:

Les choses n’ont guère changées.

– Endettements multiples des deux côtés de l’Atlantique

– Planche à billets de la FED toujours à plein régime…

Cependant, à noter, une tentative désespérée de la BNS de faire baisser le franc suisse. Désespérée à long terme à mon avis, parce qu’aucune banque centrale n’a jamais pu lutter longtemps contre une variation fondamentale de sa devise, mais sur du court/moyen terme, ça peut tout à fait fonctionner.

D’autre part, l’euro est encore en pleine crise, et si jamais un défaut de la Grèce venait à arriver, ou un gros problème avec une banque importante… Je ne donne pas cher de l’euro dans ce cas là… Remarquez, ça ne m’inquiète pas outre mesure, après tout, en ce moment les variations des devises se font un peu à celui qui baisse le moins montera ! C’est à dire que le dollar risque alors de s’envoler…Au moins provisoirement !

Du point de vue technique:

Un retracement jusqu’au niveau de 38% du dernier sommet de juin 2010 me parait plausible, d’autant plus que cela pourrait coincider avec un « presque retour » à la parité avec le dollar et la moyenne mobile 200 en données hebdomadaires.

La semaine passée, une ligne de tendance baissière mineure datant du pic de 2010 a été cassée. Bon d’accord, elle est vraiment mineure vu son tracé (n’oubliez jamais qu’une droite passe toujours par deux points, donc je considère généralement que les droites qui s’appuient sur au moins 3 points). Ceci dit, je la regarde tout de même car elle a une forte pente (donc rebond probable) et il y a eu un gros creux récemment…

Bref, j’attribue une nouvelle cible à mon trade initial aux environs de 0,98-0,99. Sachant qu’il est actuellement déjà neutralisé et même bénéficiaire, si je reprend encore quelques centaines de pips, cela aura été un trade gagnant malgré les apparences.

(graphique 1920X986 pixels, cliquez dessus pour l’agrandir, données hebdo.)

Mais que se passera-t-il si le dollar plonge à nouveau ?

Et bien, je reprendrai des hedges sur des graphiques quotidiens sur clôture de la récente ligne de tendance en rouge… en connaissant un nouveau point bas qui sera difficile de franchir, à 0,70. Dans ce cas, comme mon scénario initial semble faux, je prendrai un levier double de ma position longue car cela signifiera probablement que la tendance baissière (qui dure depuis le début du millénaire tout de même!) reprendra de plus belle.

Bien sûr, si cela se produisait alors que le cours est proche de ma cible (donc au-delà de 0,96 par exemple), je placerai un stop sur l’entrée de mon trade initial pour en sortir définitivement, validant ainsi tous les bénéfices que j’ai pu faire sur ce scénario.

 

 (1024X779 pixels, données mensuelles)

On voit ici que la RSI(14) va sortir de la zone de survente, à la fin du mois… Donc tout dépend de ce qui va se passer d’ici quelques semaines… Il est tout à fait possible qu’un gros mouvement spéculatif ait lieu, en s’appuyant sur les interventions de la BNS, avant que le franc suisse ne se renforce à nouveau et que la paire ne replonge. De même, si l’euro chute encore, le dollar va mécaniquement grimper.

 

En conclusion, il est important de distinguer l’analyse et le trading. Les deux sont certes liés parce qu’il faut bien choisir un sens pour ses trades…

L’analyse restera un jeu de l’esprit, le trading doit être concret car c’est avec mon argent que je le réalise !

PS: je ne cherche pas ici à démontrer que cette stratégie est géniale et qu’on est gagnant à tous les coups. D’ailleurs, ce n’est qu’une stratégie parmi d’autres et certainement pas la plus rentable en raison du faible levier utilisé. Ce qui compte, c’est surtout de penser ses trades en terme de risque avant tout !

A quoi servent les moyennes mobiles en trading (2ème partie)

Comme je vous le promettais dans la première partie de l’article, publié il y a quelques mois déjà (comme le temps passe vite dans la blogosphère…), je vais vous proposer un exemple de système de trading basé sur les moyennes mobiles qui s’utilise sur des graphiques en données quotidiennes.

Comme je l’ai déjà redis plusieurs fois, chacun doit trouver un système adapté à son rythme de vie et à sa personnalité.

En ce qui me concerne, je n’aime pas passer mon temps devant des graphiques et j’utilise donc rarement des fréquences inférieure à 4 heures, avec une préférence pour des données quotidiennes.

D’autre part, je me couche très rarement avant minuit, donc cela ne me dérange pas du tout de vérifier mes graphiques après la clôture des bougies quotidiennes (donc à minuit). D’autant plus, que la plupart du temps, on peut regarder rapidement en début de soirée pour constater que l’on est très éloigné de la possibilité d’un signal et qu’il est donc inutile de vérifier à nouveau le soir. Ce qui compte, c’est que le trading d’un particulier ne doit pas empiéter sur sa vie privée s’il veut espérer réussir dans la durée, donc il faut éviter des systèmes qui sont incompatibles avec votre emploi du temps.

Ce n’est pas vous qui devez vous adapter à un système, mais votre système qui doit s’adapter à vous !

Le choix de la paire à trader:

Là encore, c’est une affaire de goût. Evitez les paires à fort spreads, même si nous sommes sur des graphiques quotidiens, et que donc le spread n’est pas forcément crucial, c’est tout de même idiot de perdre de l’argent là-dedans alors qu’il y a bien assez de paires offrant un spread « réduit », disons de 5 maximum.

Regardez donc en priorité des paires comme EUR/USD, GBP/USD, USD/JPY, USD/CHF, EUR/JPY, EUR/CHF, EUR/GBP, USD/CAD, AUD/USD…

Le deuxième point,  c’est de vérifier si vous trouvez facilement une période de moyenne mobile « adaptée ». S’il n’y en a pas, c’est que la paire est probablement en range erratique, et qu’il vaut mieux ne pas la trader avec cette méthode.

Dans mon exemple, je vais choisir l’AUD/USD (pourquoi pas, c’est aussi pour changer un peu de l’euro !). C’est aussi parce que c’est une paire qui a souvent été en tendance ces dernières années… Vous voyez, aucun choix n’est anodin en trading.

Choisir une moyenne mobile adaptée:

Bien évidemment, il existe des centaines de systèmes avec des approches différentes, mais celui-ci utilise une des propriétés des moyennes mobiles:

– le franchissement d’une moyenne mobile donne souvent un signal d’achat ou de vente

une moyenne mobile sert souvent de zone de résistance/support

Pour notre exemple, nous allons utiliser une moyenne mobile simple à 88 périodes.

Le choix de la période peut être arbitraire, à partir du moment qu’elle n’est pas trop courte (disons au moins de 40), car sinon, la moyenne risque de changer de sens trop souvent et de donner ainsi trop de faux signaux.

Personnellement, je choisi la période qui « colle le mieux » aux 4 ou 5 derniers mois de cotations. Il suffit de regarder un graphique et de prendre une période qui offre visiblement des zones de rebonds nombreuses. Evidemment, la période la plus adaptée va changer au fil du temps, mais disons qu’il suffit de regarder à nouveau le graphique tous les mois, ce qui permet d’avoir toujours une moyenne mobile « relativement » adaptée à la situation du moment.

Remarquez qu’il ne sert à rien de chipoter et de perdre du temps en recherchant LA période idéale puisque de toute façon, cette période n’est idéale que dans le passé… Personnellement, je regarde à « la louche », et au bout de quelques modifications rapides, je tombe sur une périodicité qui ne colle pas trop mal…

(graphique 1600X600 pixels, cliquez dessus pour l’agrandir)

Le principe d’une méthode de trading basée sur une moyenne mobile unique:

Lorsque le prix arrive sur une moyenne mobile, il peut se passer 3 choses:

– soit le prix va rebondir sur cette moyenne

– soit le prix va franchir cette moyenne.

– soit le prix va osciller autour de cette moyenne

Comment savoir ce qui va se passer ?

C’est très simple, vous pouvez prendre une boule de cristal. Et que voyez vous ?

Rien.  C’est normal, pour moi, c’est pareil. On ne peut tout simplement pas savoir ce qui va se passer !

Donc, on va faire comme si chacun des possibilités allaient se réaliser, avec une bonne gestion des risques (money management). Prenons l’exemple d’un système de trading basé sur l’hypothèse que le prix va rebondir sur la moyenne mobile, qui servira donc de résistance/support.

 a) Je détermine si nous sommes long ou court (achat ou vente de la paire):

C’est très simple. Je regarde le graphique, si la dernière bougie clôture sous la moyenne mobile, il faut prendre des positions à la vente, dans le cas contraire, c’est à l’achat !

 b) Entrée sur rebond sur la moyenne mobile:

Pour faciliter la visualisation des niveaux de rebond, j’utilise une moyenne mobile décalée vers la droite d’une journée (autrement dit, on regarde à chaque fois la moyenne mobile de la veille, puisque celle du jour n’est pas encore calculée).

Je place un ordre limite d’achat (ou de vente suivant le sens d’où vient le prix) sur le niveau de la moyenne mobile affichée.

Je place un stop. Son emplacement est crucial pour la stratégie utilisée.

On peut choisir des stops serrés, en sachant donc qu’il y a aura beaucoup de sorties du trade. Il faut donc forcément avoir un rapport gain/risque élevé.

On peut aussi prendre des stops plus larges, avec un ratio gain/risque plus faible (mais au moins voisin de 2 !).

Ensuite, je place mon ordre de prise de profit (en fonction de mon stop donc).

Attention, il ne faut jamais prendre deux positions en même temps sur la même paires (puisque cela reviendrait à doubler sa position et donc son risque), SAUF si elles sont dans des sens opposés.

c) Comportement de la méthode:

S’agissant d’une méthode basée sur des graphiques en données quotidiennes, il peut y avoir de longs semaines sans aucun signal. Un moyen de contourner ce problème est de trader simultanément plusieurs paires (en respectant tout de même un money management global pour éviter de prendre 5 trades en même temps !).

Comme on prend ses positions sur des rebonds, l’idéal est bien sûr les périodes de tendance. Cela signifie aussi qu’en période de range, une telle méthode ne fonctionne pas très bien.

Lorsqu’on identifie un range (moyenne mobile horizontale…), on peut donc rapprocher le rapport gain/risque de 1 (tout en restant strictement supérieur) et effectuer des sorties sur des niveaux clés.  Le mieux, à mon avis, c’est d’arrêter de trader avec cette méthode dès qu’on a identifier un range. Le problème avec cela, c’est que souvent, lorsqu’on remarque qu’on est en range, c’est plutôt vers la fin d’un tel mouvement de consolidation, et donc, il va y avoir une sortie en tendance « sous peu ».

Ce qui compte, comme toujours, c’est de suivre la méthode sans se poser trop de questions.

d) A propos du money management:

Comme il peut y avoir des pertes répétées avant un gros gain, il est important de ne risquer qu’une faible part de son capital. Trader jusqu’à 3 paires simultanément avec un risque de 1% pour chaque position me parait raisonnable. A chacun cependant de décider de ce qu’il appelle raisonnable.

 Remarques:

Tout d’abord, je parle ici de Forex, mais ce genre de stratégie peut fonctionner également sur les actions (à conditions qu’elles soient suffisamment liquides, sinon il va être difficile de respecter son money management et ses stops…).

Comme vous le constatez, il ne s’agit pas ici d’une stratégie complète. Il faut décider notamment des niveaux de stop loss et de prises de profits. Cela dépend notamment de la paire utilisée.

Il n’existe pas de formule mathématique magique qui va vous donner ces niveaux. On ne peut les déterminer qu’avec de l’expérience. On fini par « sentir » le comportement d’une paire et on fixe donc de mieux en mieux ses stops et prises de profits. N’oubliez pas non plus qu’une stratégie doit se tester sur une année ou plus. Donc, il faut toujours commencer en démo ou mieux, sur un tout petit compte.

Il n’y a qu’une personne qui peut acquérir cette expérience, c’est VOUS !

 

 

La crise économique expliquée grâce aux ânes…

Sur le net, on trouve une petite histoire avec des ânes qui explique la crise économique de manière (très) simplifiée.

Je la copie ici, car elle a le mérite d’être très pédagogique…

 

Un homme portant cravate se présenta un jour dans un village.

Monté sur une caisse, il cria à qui voulait l’entendre qu’il achèterait cash 100 euros l’unité tous les ânes qu’on lui proposerait. Les paysans le trouvaient bien un peu étrange mais son prix était très intéressant et ceux qui topaient avec lui repartaient le portefeuille rebondi, la mine réjouie. Il revint le lendemain et offrit cette fois 150 € par tête, et là encore une grande partie des habitants lui vendirent leurs bêtes. Les jours suivants, il offrit 300 € et ceux qui ne l’avaient pas encore fait vendirent les derniers ânes existants. Constatant qu’il n’en restait plus un seul, il fit savoir qu’il reviendrait les acheter 500 € dans huit jours et il quitta le village.

Le lendemain, il confia à son associé le troupeau qu’il venait d’acheter et l’envoya dans ce même village avec ordre de revendre les bêtes 400 € l’unité. Face à la possibilité de faire un bénéfice de 100 € dès la semaine suivante, tous les villageois rachetèrent leur âne quatre fois le prix qu’ils l’avaient vendu et pour ce faire, tous empruntèrent

Comme il fallait s’y attendre, les deux hommes d’affaire s’en allèrent prendre des vacances méritées dans un paradis fiscal et tous les villageois se retrouvèrent avec des ânes sans valeur, endettés jusqu’au cou, ruinés.

Les malheureux tentèrent vainement de les revendre pour rembourser leur emprunt. Le cours de l’âne s’effondra. Les animaux furent saisis puis loués à leurs précédents propriétaires par le banquier. Celui-ci pourtant s’en alla pleurer auprès du maire en expliquant que s’il ne rentrait pas dans ses fonds, il serait ruiné lui aussi et devrait exiger le remboursement immédiat de tous les prêts accordés à la commune.

Pour éviter ce désastre, le Maire, au lieu de donner de l’argent aux habitants du village pour qu’ils paient leurs dettes, le donna au banquier, ami intime et premier adjoint, soit dit en passant. Or celui-ci, après avoir rétabli sa trésorerie, ne fit pas pour autant un trait sur les dettes des villageois ni sur celles de la commune et tous se trouvèrent proches du surendettement.

Voyant sa note en passe d’être dégradée et pris à la gorge par les taux d’intérêts, la commune demanda l’aide des communes voisines, mais ces dernières lui répondirent qu’elles ne pouvaient en aucun cas l’aider car elles avaient connu les mêmes infortunes.

Sur les conseils avisés et désintéressés du banquier, toutes décidèrent de réduire leurs dépenses : moins d’argent pour les écoles, pour les programmes sociaux, la voirie, la police municipale… On repoussa l’âge de départ à la retraite, on supprima des postes d’employés communaux, on baissa les salaires et parallèlement on augmenta les impôts.

C’était, disait-on, inévitable.

Mais on promit de moraliser ce scandaleux commerce des ânes.

 

Toute ressemblance avec une situation actuelle est … malheureusement plausible !

Par contre, cela n’enlève en rien le génie des deux « hommes d’affaires » à l’origine de cette petite histoire… Même si j’habite dans un des villages concernés…

 

 

C’est la rentrée, tout a changé.

Tout a changé ?

Le CAC semble se stabiliser sur le support des 3000 points. Le RSi(14) vient de rebondir de la zone survendue, mais le MACD plonge toujours en territoire négatif.

Alors, rebond durable ou bien rebond technique et bull-trap ? C’est LA question à laquelle beaucoup aimeraient avoir la réponse…

Regardons où en est le SP500.

Il vient de rebondir sur la MM200 en frôlant la zone survendue du RSI(14). Il reste encore pas mal de place pour corriger jusqu’à 1000 points voir le fameux point bas diabolique à 666 points.

 

Quand on regarde le rapport entre le CAC et le SP500, on voit que le CAC est sous-évalué, à moins que ce ne soit le SP500 qui ne soit surévalué ? Quand on pense au RSI(14) qui est très nettement suracheté, il y a de quoi s’inquiéter… Il est tout à fait possible que le SP 500 chute réellement, suivi bien sûr par le CAC qui peut baisser encore vers 2400.

Sans rentrer dans de longues analyses macro-économiques, qu’est-ce qui a changé depuis l’été, depuis l’avant « mini-krach » du CAC ?

Je veux dire à part les bonnes poignées de mains entre Merkel et Sarkozy et tous les discours habituels ?

Concrètement ?

Oui, des restrictions budgétaires certes…

Et aux Etats-Unis ?

En y réfléchissant bien, on peut dire: pas grand chose.

Donc, tous ceux qui pensent que le CAC n’est pas cher en ce moment, j’aurais tendance à penser qu’on peut toujours casser les prix un peu plus.

Personnellement, je regarde attentivement des valeurs sous-côtées « injustement » par le marché, qui n’ont pas trop de dettes, des fois que je me laisse bientôt tenter par les soldes extra-ordinaires qui pourraient bien se produire.

Evidemment, si nous venons de marquer un plus bas durable et que le CAC repart sur 4000 points, j’aurais raté une occasion, mais je préfère rater une occasion de gagner de l’argent que d’en perdre.

Ah oui, je suis tombé sur une petite vidéo très parlante (même si elle est un peu longuette et peu argumentée avec un parti-pris évident). Ca fait du bien parfois de voir les choses concrètement…

Bonne rentrée à tous, et n’oubliez pas les règles de prudence !

 


Economie : représentation de la dette des… par GlobZOsiris

Investir en Bourse: pourquoi je n’aime pas les valeurs de rendement

Petit rappel: une valeur de rendement est un titre d’une société qui distribue une grande part de ses bénéfices. Il s’agit de grandes sociétés arrivées à maturité. On peut citer par exemple Total, France Telecom ou Sanofi en France.

On les oppose généralement à des valeurs de croissance, dont le prix dépend surtout de l’espérance en un fort accroissement des bénéfices futurs. Ces sociétés ne distribuent généralement pas ou peu de dividendes.

Une stratégie d’investissement sur des valeurs de rendement ressemble généralement à ceci:

– on achète dans des creux de marchés (ou du moins ce qu’on espère être un creux !). Autrement dit, plus la valeur baisse et plus c’est l’occasion de se renforcer

– on attend et on récolte régulièrement les dividendes.

Les avantages de cette stratégie semblent évidents:

– peu de temps à consacrer à l’investissement (si ce n’est celui de BIEN choisir ses sociétés)

– même si le marché baisse à l’occasion, comme on améliore son prix de revient et que les dividendes tombent régulièrement, on est « sûr » de faire un bénéfice à long terme. Bénéfice encore décuplé si le marché monte…

MAIS, cela n’est pas rentable dans trois cas:

– si le marché baisse sur le long terme: les dividendes ne font que compenser la baisse de son porte-feuille.

– rien n’oblige une société à verser des dividendes. En cas de problème, elle peut être contrainte à diminuer voire à supprimer ces versements (et comme il s’agit d’une valeur de rendement, il est fort probable que sa valorisation boursière chute par la même occasion !) Sans parler d’une faillite éventuelle.

– si la devise de référence de l’action chute, les dividendes baissent mécaniquement. A moins de se couvrir contre les variations de devise bien sûr et/ou de diversifier un maximum à l’international, dans des zones économiques différentes, son porte-feuille. A noter que l’action peut très bien monter SI le marché estime que la société « vaut plus » que la devise concernée (la société devient en quelque sorte une valeur refuge comme l’or).

L’exemple du Japon:

On voit clairement que le Nikkei baisse depuis un bon bout de temps, certes avec des rebonds importants, mais l’ensemble est tout de même clairement baissier. Quelqu’un qui aurait acheté dans les creux (et ça, c’est plus simple à dire qu’à faire!), aurait acheté en 1999 vers 14000, en 2002 vers 8000, en 2008 vers 7500. A supposer qu’il aurait investi les mêmes sommes, il aurait un prix de revient moyen de 9833. Ce qui signifie, qu’actuellement, bien que nous soyons « dans un creux »(???), il serait en moins-value de près de 8% ! Ce qui, avec des dividendes réguliers et importants, aurait été certes compensé (en n’oubliant pas de soustraire l’effet de l’inflation…).

Mais, en réalité, je vous parie ce que vous voulez qu’il aurait un prix de revient moyen beaucoup plus proche des 12000-14000 points, ce qui ferait une moins-value de près de 25 à 35% réduisant dramatiquement ses gains faits avec les dividendes ajustés par l’inflation. Le tout pour un investissement d’une quinzaine d’années.

Vous allez me dire, oui mais nous on n’est pas au Japon. C’est exact.

Mais regardez ce graphique, qui fait le parallèle entre les indices US et ceux du Japon, avec un décalage de 11 ans certes…

Vous allez me dire, mais nous on n’est pas non plus aux USA. C’est exact, mais je vous épargne de vous faire la leçon sur l’influence immense du marché américain sur les indices européens…

Certes, je suis sûr qu’en cherchant bien, je peux trouver un graphique de l’évolution du prix des couches culottes, de la vodka et du CAC et en tirer des projections m’annonçant la fin du monde en 2012, mais mon propos ici est avant tout de dire que nous ne sommes pas à l’abri d’un long, très long marché baissier en Europe.

source: http://www.ritholtz.com/blog/2011/08/turning-japanese-spx-vs-nikkei-index-10-year-lag-2/

Avec des « larges caps », on a du solide:

Les grandes sociétés, versant des dividendes régulièrement sont éternelles.

Oui, sauf quand elles s’écroulent…

Dans un marché incertain, peut-on vraiment dire qu’une société ne craint pas la faillite ? Bien sûr, il y aura toujours des McDo et du Coca…

Mais sans aller jusqu’à la faillite, on a aussi des valeurs comme France Telecom qui stagnent depuis 10 ans (certes en versant un confortable dividende).

Avec les petites sociétés de croissance, on peut pulvériser le rendement:

Il n’est pas rare d’avoir des sociétés qui font du +100 ou 200% en quelques années, voir en quelques mois si on a de la chance…

Soit la société va avoir un petit plus qui fera toute la différence (perspective brillante, découverte importante ou tout simplement rachat par une autre société à un bon prix) et on va avoir un gain très important.

Soit la société suit plus ou moins le marché, on aura donc un petit rendement, sans dividendes en général.

Soit la société s’écroule (d’où l’intérêt de mettre des stops et de se fixer un rapport gain/risque dès le départ).

Le fait d’acheter ce genre de sociétés dans les creux de marché donne des progression fulgurantes quand le marché se reprend. Prenons par exemple le cas de Sporever (une petite société travaillant dans les médias sportifs, sans rien de particulier en ce qui me concerne, que j’ai pris plus ou moins au hasard dans les small caps françaises):

Sa valorisation boursière passe d’environ 2,50 € par action à près de 15 ! Soit du +600% en un an.

L’autre intérêt pour moi de ce genre de société, c’est qu’on y est pas lié comme aux valeurs de rendement. Quand le marché dévisse, on n’hésite pas à revendre pour préserver ses bénéfices, alors qu’avec les valeurs de rendements, on va être tenter de subir la baisse dans l’attente d’acheter moins cher pour faire baisser le prix de revient (alors qu’en vérité, on est en train de perdre de l’argent).

Bref, ce sont deux visions différentes de l’investissement qui s’affrontent.

L’avantage du particulier est justement de pouvoir acheter des petites valeurs, ce qu’un gros hedge fund ne peut pas faire sans impacter profondément la société ciblée. Même Warren Buffet, investisseur à long terme orienté valeurs de rendement, a débuté avec des valeurs de croissance avant d’être contraint de par la taille de son fond d’investissement, de n’acheter plus que des parts dans des grosses sociétés.

En conclusion, si vous n’avez pas le temps de vous intéresser à la Bourse, une stratégie sur les valeurs de rendement peut être faite pour vous. Mais est-il prudent de jouer en Bourse sans en avoir réellement (au moins un minimum) le temps ?

Le goût, l’odeur et la couleur… d’un krach (suite)

 

Hum, oui. La Fed a décidé de maintenir l’argent facile avec un taux d’intérêt près de 0% jusqu’en 2013. Du coup, un petit sursaut des marchés a eu lieu mardi.

Pas de bol, on est mercredi… et là (dépêche AFP) de 16h27 (je ne peux pas vous donner la clôture, mais je parie que ça ne bougera pas beaucoup, avec sans doute une remontée due à des prises de bénéfice pour les méchants shorters de bancaires…):

La Bourse de Paris décroche de plus de 4%, les valeurs bancaires s’écroulent :

La Bourse de Paris s’enfonçait dans le rouge mercredi après-midi, lâchant 4,30%, plombée par l’écroulement du secteur bancaire, victime de multiples rumeurs, dont celles d’une dégradation de la note de la France, démentie par le gouvernement.

A 16H16, le CAC 40 perdait 136,57 points à 3.039,62 points, dans un volume d’échanges de 4,625 milliards d’euros, replongeant vers les 3.000 points malgré son rebond de la veille.

L’ensemble des places boursières européennes subissait le même sort. Francfort perdait 4,11%, Londres 1,63% comme Wall Street où le Dow Jones perdait 3,29% et le Nasdaq 3,03%.

Le secteur bancaire était très lourdement sanctionné, en chute libre pour certaines valeurs comme Société Générale.

Société Générale cédait 20,24% à 20,75 euros, BNP Paribas 12,27% à 34,51 euros, Crédit Agricole 16,09% à 5,78 euros, des dégringolades quasi inédites depuis la crise financière de 2008. Axa perdait 10,37% à 10,07 euros.

Ces valeurs souffraient du fait que la Grèce pourrait étendre son programme d’échanges d’obligations afin d’y inclure des titres à plus longue échéance, ce qui pénaliserait en premier lieu ses créanciers privés.

« Il y a aussi les rumeurs les plus folles, certains parlent même d’une éventuelle dégradation de la note française par une agence de notation », a indiqué un analyste parisien sous couvert d’anonymat, mais « on navigue dans la plus grande obscurité ».

De son côté, le ministère des Finances a démenti « formellement » les rumeurs de dégradation de la note française, selon l’entourage du ministre.

« Il est clair que des investisseurs jouent la carte de la peur car cette rumeur est largement infondée, à mes yeux. Les trois grandes agences de notation (Fitch, Moody’s, Standard and Poor’s) ont très récemment renouvelé leur confiance dans la note française », a tempéré un autre analyste.

 

 

Ah oui, c’est bien un krach, parce que des séances à -4%, à force, ça commence à faire beaucoup.

Je me demande bien qui peut lancer d’aussi viles rumeurs, alors que la France avec son très modeste endettement n’arrive pas à la cheville des USA ou du Japon. Bon, question de temps sans doute.

Prochaine étape: interdiction des ventes à découvert sur les bancaires.

Moi qui me disait, vers 3000 de CAC, j’achète un truc bien décôté mais de bonne valeur. Je commence à me demander si je vais pas attendre vers 2500 à la vitesse où ça va en ce moment ! Bon, j’y réfléchirai à tête reposée.

Bon, c’est le genre de moment où il vaut mieux aller faire un tour à la campagne pendant le week-end que de trop réfléchir. Par contre, c’est un bon moment pour repérer des sociétés et des secteurs de qualité qui pourraient fortement rebondir dans l’avenir… C’est en général celles qui baissent le moins pendant que d’autres s’écroulent, même si la baisse va les rattraper, mais ça sera là l’occasion de les acheter pour pas cher.

Sinon, il y a le Forex pour s’occuper, mais c’est vraiment le moment d’utiliser des stratégies avec un bon money management, car tout bouge très vite et dans tous les sens et c’est pas évident de dégager des plus-valus dans ces conditions, avec des positions perdantes à peine rattrapées par des signaux opposés (heureusement qu’il y a les shorts sur CFD CAC pour améliorer tout ça…).

Et n’oubliez pas => plan de trade => Stop loss => zen…!

Bon week-end !

PS: en fait, pas de surprise, le krach, il a commencé il y a longtemps, il suffit de regarder le CAC exprimé en or pour le constater…

 

Le goût, l’odeur et la couleur… d’un krach

(source: http://lasserpe.blogs.sudouest.fr/tag/bourse)

Aujourd’hui, c’est lundi et j’ai la réponse à ma question du week-end.

Je reconnais ce petit goût amer, cette odeur de brûlé et une couleur rouge prononcée. Oui, on dirait… Ça ressemble à… un krach.

(source: boursorama)

Quand à la contradiction entre la dégradation de la note US et le refuge représenté par les bons du Trésor, visiblement Mr.Marché a fait son choix…

(CercleFinance.com) – De façon paradoxale, les Bons du Trésor gagne de l’attrait à la suite de la dégradation, pour la première fois de son histoire, d’une note sur la dette souveraine américaine. Reflétant un afflux sur l’obligataire, le rendement du T-Note à 10 ans chute ainsi quinze points de base à 2,41%.

Vendredi, S&P a abaissé la note long terme des États-Unis de ‘AAA’ à ‘AA+’, tout en maintenant une perspective ‘négative’ et la note court terme ‘A-1+’. L’agence de notation justifie sa décision par un compromis budgétaire au Congrès jugé insuffisant pour ‘mettre la dette du pays sur une tendance soutenable’.

Cette dégradation de note, en grande partie anticipée par les marchés, n’entraîne pourtant pas un rejet des Bons du Trésor par les investisseurs, bien au contraire.

Ce qui me conforte dans l’idée que:

– les agences de notations ne sont pas bien utiles (n’oubliez pas qu’elles n’ont rien vu venir de la crise de 2008). Moi aussi je peux regarder par la fenêtre et dire « je vois une dégradation de la météo. Regarde, il pleut. »

– j’aimerai avoir un ami dans une agence de notation, pour pouvoir me faire plein d’argent facilement. Comment ça, ça s’appelle un délit d’initié ? Mais non voyons, je parie sur la baisse juste parce que je suis un peu déprimé en ce moment, pas parce que mon ami vient de me dire qu’il allait dégradait la note de ceci ou de cela.

– ça serait marrant qu’il y ait 3 agences de notations européennes, 1 brésilienne, 1 indienne et 2 japonaises. Comment ça, on pourrait créer une agence de notation américaine qui noterait les agences de notation. Et JPM pourrait en profiter pour sortir un turbo-CDS-derivatif qui coterait le spread entre les prévisions des différentes agences indexé sur l’agence de notation des agences de notations.

– j’aimerai aussi avoir un ami dans cette méga-agence de notation

– « promis, après 2008, on va réguler la finance » (les politiques). « bien sûr, en attendant, il faudrait juste nous renflouer pour qu’on puisse contin.. heu réguler comme vous dites » (les financiers)

Je me disais hier, que décidément, les règles avaient changé. En fait, pas tant que ça:

– nouveau record de l’or (avec des prévisions très élevées, qui valent ce qu’elles valent, mais assez logiques : http://www.zerohedge.com/news/shocker-jpm-sees-gold-2500-year-end )

– le franc suisse continue de grimper contre la plupart des devises

– étonnement le dollar reprend de la vigueur

Après, sur du moyen terme, ça reste à voir…

Bon, et n’oubliez pas, pas de raison de paniquer si on suit un système cohérent ayant un risque calculé. Et surtout, il sera encore temps de ramasser des titres bradés quand l’orage sera passé. Ça fonctionne depuis le temps de Graham, alors, il n’y a pas de raison que cela change (à moins bien sûr de prédire la fin du monde, ce qui est autre histoire…)