Je parle ici de la spéculation sur les devises, car je trouve que la spéculation sur les matières premières est scandaleuse, car il s’agit de marchés beaucoup plus étroits où les gros investisseurs peuvent détenir à eux seuls une majorité des contrats futures d’une matière et donc en manipuler le cours (par exemple:j’achète pour… 1,2 milliard d’euros de cuivre s’il vous plaît ! Le mystérieux opérateur ne l’est plus : le Daily Telegraph a révélé début décembre qu’il s’agissait de J.P. Morgan. La banque d’investissement américaine avait acquis peu avant pour un milliard de livres sterling de cuivre (environ 1,2 milliard d’euros), soit « entre 50% et 80% » des 350 000 tonnes en réserve, selon les informations du LME. L’acquisition avait fait grimper les cours spot à 8 700 dollars, soit son plus haut niveau depuis la crise financière.) Inutile de préciser qu’il en est de même pour les matières premières agricoles, ce qui est bien plus graves avec les conséquences que l’on connait sur les habitants des pays pauvres…
J’ai choisi de vous parler de catastrophes naturelles tout simplement parce qu’il y a eu des cas récents, et qu’il s’agit d’événements qui font bouger les cours des devises. Nous allons voir deux des plus récents événements de plus près: le séisme en Nouvelle-Zélande pendant la nuit du 22 février 2011 et celui au Japon ce matin même vers 8h.
Le séisme du 22 février 2011 en Nouvelle-Zélande:
Le séisme du 22 février 2011 en Nouvelle-Zélande (appelé aussi séisme de Christchurch de 2011) est un tremblement de terre d’une magnitude de 6,3 survenu à 12 h 51 min 42 s heure locale (21 février à 23 h 51 min 42 s UTC), dans la région de Canterbury sur l’île du Sud en Nouvelle-Zélande. Une réplique de magnitude 5,6 est survenue à 13 h 4 heure locale (0 h 4 le 22 février UTC).
En regardant par exemple le cours du “kiwi”, le dollar néo-zélandais (NZD) contre le dollar US (en graphique 1 H):
On voit clairement que le NZD a chuté à l’instant même où l’événement s’est produit. Il faut préciser cependant, que depuis début février, la parité était en baisse.
La rupture de la ligne de tendance haussière à court terme donnait donc un signal de vente assez clair. Ce dernier s’est d’ailleurs poursuivi jusqu’à aujourd’hui (11 mars).
La logique a été respectée. Le petit pays qu’est la Nouvelle-Zélande a fait face à un séisme assez important. En conséquence sa monnaie s’est affaibli pendant quelques semaines.
Séisme du 11 mars 2011 au Japon:
Un séisme de magnitude 8,9, le plus fort jamais enregistré au Japon, a frappé vendredi à 5h46 GMT (6h46 heure de Paris) le nord-est du pays, déclenchant un tsunami de plusieurs mètres de haut sur les côtes Pacifique et faisant des centaines de morts et de disparus.
D’importants dégâts matériels
L’ampleur des dégâts est difficile, pour l’heure, à établir. Mais de nombreuses maisons ont été enfouies sous une gigantesque coulée de boue et plusieurs bâtisses ont brûlé dans les zones rurales les plus proches de l’épicentre. Au moins six incendies ont été signalés dans la capitale, et 80 dans l’ensemble des zones touchées.
Au centre de Tokyo, le toit d’un bâtiment s’est écroulé au moment où 600 étudiants participaient à une cérémonie de remise de diplôme, faisant plusieurs blessés.
D’ores et déjà , le coût de cette catastrophe naturelle s’élève à des dizaines de milliards. En 1995, la catastrophe de Kobé avait coûté 100 milliards de dollars au Japon, et 3 milliards aux assureurs.
Apparemment, il s’agit d’un événement de plus grande ampleur, aux conséquences bien plus graves que dans le cas précédent.
Voyons maintenant comment à réagit le yen face au dollar:
Après une brusque chute du yen jusqu’aux environs de 83,30 yens pour 1 $ vers 6h00 GMT, le yen s’est repris violemment et s’est renforcé dans les heures suivantes.
Pourquoi ?
Bonne question. Celui qui sait a sans doute gagné pas mal d’argent actuellement. Par contre, ce qu’on peut dire, c’est que la parité a cassé sa ligne de tendance court terme datant de début mars. Il y a en passant également eu une divergence entre le RSI à 14 heures et le cours, ce qui est généralement annonciateur d’une correction.
Je précise que les réactions des cours face à des événements imprévisibles est également semblable lorsqu’il s’agit de la publication de chiffres économiques importants (chiffres du chômage US, modifications des taux directeurs des Banques Centrales…), c’est à dire parfois “logiques”, parfois paraissant “illogiques”.
Mais que doit en retenir l’investisseur particulier ?
1 – Sur les marchés, ce n’est pas toujours la logique “visible” qui prévaut.
2 – l’analyse technique, qui ne fait que refléter la réalité des cours, montre toujours clairement les événements. Elle est donc utile.
3 – comme on ne peut jamais être sûr de rien, il faut TOUJOURS fixer des stops clairs à chaque entrée en position. Qui pourrait prévoir une catastrophe ?
4 – on ne peut jamais être sûr de rien, si ce n’est de sa gestion des risques.
5 – ce n’est pas parce qu’il s’agit d’événements qui font bouger les cours, qu’il faut oublier qu’il s’agit avant tout de catastrophes humaines (même si les conséquences dans ces deux pays riches ne sont absolument pas du même ordre que des événements semblables dans d’autres régions plus pauvres du monde ! Ayez donc au moins une pensée pour les victimes…)
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