(“Relation”, premier hebdomadaire reconnu – Strasbourg 1609)
Après avoir jeté un coup d’œil sur les résultats plutôt encourageants d’ADLP Partner (voir ici) et un rapide coup d’œil sur les cours boursiers, j’ai hésité à rentrer sur la valeur.
Rappelons qu’ADLP Partner est le leader de l’abonnement en France.
Quand vous recevez des publicités pour vous encourager à vous abonner à des magazines, il y a d’énormes chances que cela vienne de cette société (du moins si vous habitez en France).
Pour ma part, cela fait des années que je note leur présence régulière, y compris à travers des partenariats avec des syndicats et autres corporations, et bien sûr des magazines.
La société semble survivre malgré un secteur a priori peu porteur. Cela mérite donc d’y jeter un coup d’œil.
(graphique en données hebdomadaires, au 11-04-2016)
(graphique en données mensuelles, au 11-04-2016)
Techniquement, la zone des 11 € était intéressante à plusieurs titres:
- retracement de 50% entre les plus hauts de 2015 et les plus bas de 2008/2009
- MM 50
- zone de support de 2001/2013
Quand on regarde le graphique hebdomadaire, on pourrait être tenté de profiter de la dynamique actuelle du titre pour viser la zone des 15 € avec un stop loss serré vers 12,36 €.
A l’heure où j’écris ces lignes (12 avril 2016 à midi), le cours est à 13,70 €, ce qui ferait un rapport gain/risque de (15-13.7 = ) 1.3 / (13.7-12.36=) 1.34 soit voisin de 1.
En ce qui me concerne, cela me parait un peu tardif pour entrer sur le titre, à moins d’être optimiste et de viser la zone des 16/18, mais on rentre dans la spéculation et le pur swing trading !
Sur du long terme, outre le fait que la zone des 11 € était intéressante, il faut regarder quelques chiffres… (et je ne parle pas seulement du bilan financier d’ADLP…)
MISE A JOUR DU 5/07/2016:
Au final, le swing trading a été efficace, avec un plus haut à 17,77 €… Cela ne change en rien les perspectives à long terme, mais prouve que ce qui compte, c’est de respecter les règles d’entrée/sorties/gestion du risque…
(graphique en données hebdo d’ADLP au 5/07/2016)
[Mise à jour: 3/01/2021]
Les remarques générales sont toujours valables. L’avenir n’est pas à la presse écrite, même si l’Etat français la soutient massivement.
Si on regarde le graphique hebdomadaire depuis 2015, on peut constater que:
- la tendance baissière long terme semble s’être installée depuis les plus hauts de 2017 (même si la Bourse monte, monte, monte sans s’arrêter depuis mars 2020 et que cela n’est peut-être pas terminé…).
- Acheter sous la MME 200 avec un investissement progressif dans une action “large” comme ADL Partner est rentable.
- Si on diversifie les entreprises en appliquant cette méthode, le risque est très limité d’être en perte sur quelques années (il y a toujours le risque d’un scandale financier, d’une décision néfaste des pouvoirs publiques, de l’apparition d’un concurrent qui rafle tout…)
Le secteur de la presse écrite grand public:
Tout d’abord, le secteur est en déclin depuis des années. C’est la faute à internet et aux médias numériques dit-on. Certainement !
La preuve, en 2015, dans le TOP 40 de la presse écrite grand public, seuls 5 titres ont connu une progression. A part pour “Notre Temps” (qui se targue d’un “énorme” +1,84%), on pourrait même parler plutôt de stagnation à la vue des chiffres très modestes… Par contre, les régressions sont plus nettes et atteignent même deux chiffres !
[MISE A JOUR 3/01/2021]:
Source:Â http://www.acpm.fr/Chiffres/La-Presse/La-Presse-Payante/Presse-Magazine
On remarquera que les chiffres incluent les versions numériques, mais qui restent très négligeables.
Quand on regarde l’évolution des ces 10 dernières années, le constat est sans appel: malgré des tentatives pour s’adapter à l’essort du numérique, les chiffres ne font que baisser et baisser encore…
Bref, voilà un secteur à l’avenir sombre.
A moins de trouver un modèle économique encore à découvrir en ce qui concerne le numérique payant, je ne vois guère d’avenir possible pour la presse écrite.
Bien sûr, certains préféreront toujours avoir du papier en main, et à titre personnel, je lis aussi bien à la tablette que sur papier car ce n’est pas tout fait la même chose.
Oui, j’aime lire une bonne revue (ou un bon libre, une bonne BD) en papier… Mais au final, j’utilise de plus en plus ma tablette, car c’est tellement plus pratique. Bien sûr, je ne prétend pas être représentatif de la population, mais néanmoins, je pense que cette tendance existe belle et bien.
Les chiffres sont éloquents: http://medias.blog.lemonde.fr/2014/04/09/presse-ecrite-38-des-lecteurs-lisent-sur-support-numerique/
Avez-vous déjà observé des adolescents lire ? C’est rare, n’est-ce pas ? Par contre, leur usage du smartphone et de la tablette écrase nos statistiques “de vieux”.
Attendons donc encore 10, 20 ou 30 ans, quand cette génération sera arrivée “aux affaires”. Liront-ils, nostalgique des romans de leur enfance ? Oui, certainement, mais sans doute pas (ou peu) sur du papier.
Et je ne parle pas des révolutions technologiques qui ne manqueront pas de survenir d’ici là .
Les tablettes souples commencent déjà à apparaître, même si nous en sommes encore aux prototypes. Imaginez un livre de deux pages holographiques ou des “lunettes de lecture” qui projettent des livres directement sur votre rétine… De la science-fiction ? Oui, encore, mais de la fiction plausible. En tout cas, tout aussi plausible que nos smartphones actuels, aux capacités bien supérieures aux ordinateurs militaires d’il y a seulement une vingtaine d’années…
(tablette souple. Source:Â http://sunuworld.com/le-papertab-une-nouvelle-tablette-flexible/)
Smartphone “holographique” (technologie encore balbutiante, la vidéo présente des trucages)
Je me tiens donc éloigné des titres boursiers liés à l’édition, pour de l’investissement à long terme en tout cas, ou alors, éventuellement à travers des grands groupes diversifiés, qui savent parier sur le numérique (mais cela demandera une analyse plus poussée du sujet…).
Remarque: je n’ai parlé ici surtout que des chiffres français, mais la tendance mondiale est la même…
AJOUT du 5/07/2016: Une intéressante infographie du Monde Diplomatique sur la structure de la presse.
Disclaimer: Cet article n’est pas du conseil d’investissement, mais une présentation à vocation pédagogique. Chacun est libre et responsable de ses propres investissements !
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