La fin d’année est propice aux bilans, comptables ou autres d’ailleurs.
Je vous disais, il y a quasiment un an, que j’allais tester un portefeuille basé sur 3 cryptomonnaies avec des achats recurrents de 200 € par mois pendant au moins 3 ans.
Je vous renvoie à cet article, qui explique ma stratégie. Je m’excuse à l’avance pour ne pas avoir fait un suivi plus régulier, mensuel même comme initialement prévu, mais au final, ce qui compte, c’est surtout de comprendre ce type de stratégie.
Cela fait donc près d’un an que j’effectue des achats réguliers, à chaque début de mois, d’environ 200 € répartis entre du Bitcoin, de l’Ethereum et du Polkadot.
Rappelons que j’ai débuté mes achats avec 500 € répartis équitablement entre les 3 cryptomonnaies sélectionnées.
Je parlais de “krach”, puisque le bitcoin avait corrigé de près de -44% depuis ses plus hauts. Ce n’était donc pas un si mauvais moment pour commencer une stratégie basée sur l’investissement progressif (ou DCA) !
Evidemment, sur un actif aussi volatil, une vraie correction va beaucoup plus loin, mais le principe même des stratégies basées sur l’investissement progressif est d’ignorer les cours pour se concentrer sur la durée. Mais ceci dit, autant débuter après une correction conséquente plutôt que sur des plus hauts !
Notez que parfois, comme je fais mes achats manuellement, j’ai légèrement décalé la date d’achat pour des raisons d’indisponibilité de ma part.
Pour le bitcoin, cela donne un PRU actuellement de 26673 €.
Je vous passe les mêmes tableaux pour le DOT et l’ETH, pour en arriver directement au tableau-bilan.
On voit bien que, très logiquement, en marché baissier, le plus spéculatif, à savoir le Polkadot, a entraîné le portefeuille vers le bas, au détriment du “meilleur”, à savoir l‘Ethereum.
Le rendement moyen est de -44,70%.
La part de bitcoin a fait -40%, Ã comparer avec la chute de -54% depuis le 1er janvier 2022.
A comparer aux -55% du polkadot (qui a perdu -76% ! depuis le début de l’année).
Le “champion” ETH a fait lui -35%, pour une perte annuelle de -55%.
Vous pouvez facilement constater par cet exemple que les stratégies basées sur le DCA n’offrent pas une recette miracle. Un bearmarket est par définition mauvais pour un portefeuille.
La seule stratégie pouvant fonctionner dans ces conditions, avec un certain rendement (je ne parle pas de spéculation à très haut risque sur des produits dérivés à la baisse) consiste à revendre pour racheter plus bas. Mais cela demande un market timing bien délicat à réaliser en conditions réelles. Et surtout, beaucoup plus exigent en temps.
Or, l’objectif de ce portefeuille “démo en réel” est de répondre à l’hypothèse:
“D’ici le prochain halving du bitcoin, après 3 ans d’accumulation, le portefeuille devrait être rentable.”
A titre personnel, j’utilise plusieurs stratégies d’accumulation progressive différentes, en parallèle, y compris dans le domaine plus traditionnel et “sûr” de la Bourse.
Evidemment, on ne peut pas comparer un portefeuille crypto et un portefeuille avec des ETF indiciels ou des actions telles que AT&T ou Disney par exemple !
Il est important de placer chaque portefeuille dans une stratégie de gestion d’ensemble.
Rien que 200 € mensuel pendant un an sur des cryptos me semble déjà être un investissement très risqué pour la grande majorité des particuliers.
Il me semble raisonnable qu’un investissement annuel de ce type ne dépasse pas environ 1% de votre capital global. Il ne faut jamais oublier que l’investissement en cryptomonnaies est très spéculatif.
A titre personnel, je crois en l’avenir de ces technologies, et surtout au manque d’avenir des monnaies fiats sous leur forme actuelle. D’ailleurs, même les banques centrales travaillent sur des MNBC (monnaies numériques de banques centrales). Néanmoins, il ne me viendrait pas l’idée d’investir plus d’environ 10% de mes avoirs totaux (je parle en valeur d’investissement initial), ce qui me place déjà dans un profil extrêmement pro-cryptos.
Bien sûr, un étudiant que risquerait 90% de ses avoirs (de 1000 €) ne risque finalement pas grand chose dans l’absolu, à part d’apprendre à investir. Ce n’est pas du tout le même type d’investissement !
A vous de déterminer votre profil et d’assumer vos propres investissements !
Rappelons que je ne donne aucun conseil ici si ce n’est de faire vos propres choix et de vous éduquez par vous-même !
Remarques sur la méthode choisie et les supports d’investissement:
Première remarque, si le bitcoin et l’ethereum sont toujours aux deux premières places des plus fortes capitalisations cryptos, le Polkadot est passé de la 10ème place à la 13ème à ce jour.
Au début d’année, je disais que j’ai évité Cardano, la Binance Smart Chain, Ripple, Solana, Terra Luna pour leurs dépendances trop fortes à des entreprises privées (et donc l’absence d’une décentralisation).
Ce raisonnement a été très judicieux sur certains points.
Le Terra Luna s’est pour ainsi dire désintégré, et même s’il garde une valeur résiduelle, le zéro n’est pas loin et c’est bien la seule chose à éviter avec une stratégie de DCA sur plusieurs années !
Le Solana, a subit quand à lui de plein fouet son lien trop étroit avec Alameda Research (et FTX), même si la situation est très différente de Luna, encaisser un -90% pendant une stratégie d’investissement mensuel est tout de même difficile à vivre.
Cardano a le même problème que Polkadot, des promesses intéressantes, mais dans la réalité, c’est l’Ethereum qui gagne. A la différence que la communauté Polkadot me semble beaucoup plus tournée vers la décentralisation.
Au niveau de la valorisation, il a suivi la même trajectoire que le Polkadot, mais en pire !
Au chapitre des résistances impressionnantes, on peut toujours citer l’XRP de Ripple. Dès le départ, il est labelé comme la cryptomonnaies des réseaux bancaires, et son avenir dépendra du procès qui oppose son émetteur à la SEC. Je ne mise pas sur quelque chose qui dépend d’un tribunal américain…
Enfin, ce qui aurait été le meilleur choix sur le papier, le BNB garde un intérêt, mais me semble beaucoup trop lié à Binance pour y investir durablement. La notion même de token lié à un échange, quel qu’il soit, me semble éphémère et surtout beaucoup trop risqué sur une échéances pluriannuelle.
Bref, le choix du Polkadot se justifie toujours par une meilleure décentralisation. Dans ce type de stratégie, l’essentiel est de ne pas voir un cours s’écrouler vers zéro, tout en offrant une volatilité suffisante pour profiter d’un rebond. Il me semble que le DOT a toujours ce potentiel, à condition bien sûr d’avoir un marché crypto global qui se porte pas trop mal…
Pour les nouveaux entrants dans le TOP 10 des markets caps crypto 2022, à savoir le Dogecoin et le Polygon Matic; entre une crypto ultraspéculative qui repose sur une blague et une surcouche à Ethereum qui palie à certains problèmes de ce dernier, mon choix aurait pu se porter sur le Matic, si je devais recommencer ce portefeuille cette année. Mais très franchement, je pense que j’aurai dans ce cas là choisi de faire un portefeuille 50% Ethereum 50% Bitcoin plutôt que d’inclure un challenger !
Petite remarque sur l’Ethereum:
Avec un retour à la normal des frais de réseau Ethereum, j’ai transféré tous mes wETH en ETH authentiques. Pourquoi ajouter un risque inutile ? Evidemment, si on s’intéresse au farming DEFI, on peut faire d’autres choix. Mais là encore, je ne vois pas l’intérêt d’ajouter une couche de risques supplémentaires pour quelques pourcents de rendements…
En conclusion, pour ce portefeuille, le choix de ses composants et de sa date de départ me semblent toujours cohérent avec la stratégie initiale. Nous verrons bien en 2024/2025 où nous en serons.
En attendant, rendez-vous fin 2023 pour un autre bilan de ce portefeuille...
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